Instants de mort
La pluie, incessante, frappe les carreaux.
Le vent s’engouffre par la porte béante,
Les volets claquent contre les murs en lambeaux ;
La foudre tombe sur l’arbre de la pente.
Un courant d’air me rafraîchit,
J’ai trop de mal à respirer.
Je n’ai pas pu choisir ma vie,
Et je commence à regretter.
Je me trouvais, oui, malheureusement
Au mauvais endroit, au mauvais moment.
Il m’a vu, alors, paniqué, il a tiré !
Le coup est parti, je me suis fait supprimer !
Je n’ai pas beaucoup profité de l’existence,
J’ai fait amplement trop d’erreurs.
Je m’étais habitué à la dépendance ;
A tout ce qui masque la peur.
Maintenant, malgré moi, je vais mourir.
Mon corps, après tout cela, va pourrir.
Personne ne pourra venir me chercher,
Car mes amis ont cessé d’exister.
Je sens mon âme me quitter,
Je dis à tous ceux qui sont comme moi :
Profitez de la vie sans regarder derrière soi,
Avant que la fatalité ne vous emporte à jamais !
©Tout droits réservés à Marie BENOIT