Apparition

Après les rues, voilà la plage.
Je me mets à rêver...
... A rêver au ciel bleu, aux palmiers, à un monde meilleur,
Où il y aurait justice, paix et égalité pour tous ;
Où il n'y aurait ni pollution, ni guerres, ni maladies...
Juste la forêt verdoyante,
Les eaux des ruisseaux, des fleuves, des océans, limpides et cristallines.
Soudain une ombre s'abat sur mon rêve sans défauts,
Je redescends sur terre et la réalité me frappe comme la foudre.
Je vois le monde tel qu'il est aujourd'hui :
La misère règne, les maisons de tôles et de tissus déchirés !!!
Des enfants travaillent, pour nourrir leurs familles !
Des personnes mutilées mendient dans les rues boueuses !
Les riches traversent ces "favelas" d'un air répugné !
Face à cette pauvreté, je suis dégoûtée de moi-même !
Alors je décide de tout abandonner,
Pour vivre avec eux, les aider.
J’ai tenu cette vie le plus longtemps que j’ai pu.
Aujourd’hui, rongée par la faim, la fatigue et la maladie,
Je m'allonge dans un coin et je sais qu’ils passeront indifférents.
Seules les personnes qui m'ont aimée viendront verser quelques larmes sur mon cadavre...
Je m'endors pour toujours,
En ayant le sentiment
De ne pas être restée dans l’ignorance de la souffrance,
De cette vie misérables, mais si noble…

©Tout droits réservés à Marie BENOIT